If we go down then we go down together
23 janvier 2018
Tout le monde a déjà eu le cœur brisé. Ça fait mal. Vraiment mal. Et partout, à part de ça! À la tête, au corps et au cœur. À la tête, car à force de trop pleurer, on se nourrit de Tylenol. Au corps, parce qu’on n’a tellement pas faim qu’on se force pour manger. Au cœur, car chaque fois que l’on pense à l’« autre », on ressent un pincement. Que dis-je… un coup de poignard. L’incompréhension t’habite jusque dans les tripes.
C’est mon cas en ce moment. Je ne sais pas s’il va lire ce texte. Une part de moi le voudrait, mais l’autre non… Je ne veux pas qu’il sache à quel point ça m’a affectée. Mais en même temps, si je n’avais pas voulu qu’il le lise, je n’aurais pas choisi ce titre…
Alors à toi qui se reconnaîtra, si tu le lis, sache qu’un jour, je ne t’en voudrai plus. Mais pour l’instant, je ne comprends pas, je pleure et je t’en veux.
Je suis fatiguée de pleurer en repensant à notre été et à nos projets (ou plutôt à mes projets?).
La dernière fois que l’on s’est vu repasse sans cesse dans ma tête. Comme si notre histoire était un film et que je pouvais rewind au moment que je voulais.
C’est drôle, parce que tout le monde autour de moi m’avait averti. Pourquoi cette fois-ci aurait-elle été différente ? Peut-être qu’en fait je m’en veux d’avoir trop espérée.
Je n’ai jamais su ce que l’on était vraiment. Tout ce que je sais, c’est que j’étais bien avec lui. Et ça aura été ma plus longue « relation », ce que j’ai eu de plus proche d’être en couple depuis un moment.
J’essaie de ne pas trop réfléchir, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Qu’est-ce qui manquait ?Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi ? Qu’est-ce que j’ai fait de pas correct ? Depuis combien de temps est-ce qu’il y pensait ? Pourquoi je ne l’ai pas vu venir plus tôt ?
Trop de questions. Peu de réponses.
Je crois que ce qui me fâche le plus, c’est le fait que ça m’affecte autant pour si peu. Je sais, cher lecteur, tu vas me dire que c’est normal, que c’est un deuil. Mais en ce moment, ça me purge. Nous n’étions pas un couple et pourtant, je crois que je n’ai jamais eu aussi mal.
Je lui ai menti. Il le savait probablement déjà, car il me connaissait très bien… Mais il avait raison. J’étais beaucoup plus attachée à lui que lui à moi. Plus que ce que je voulais bien faire paraître. Et non, vers la fin, je n’étais pas totalement bien dans ce que nous avions, dans ce que nous étions. Je ne comprends pas comment mes sentiments ont pu se développer et pas les siens. Pourtant, nous partagions les mêmes moments. Mais là encore, c’est moi qui réfléchis trop… L’incompréhension. Toujours l’incompréhension.
Quand j’ai commencé ce texte, ça faisait une semaine que je n’avais pas eu de ses nouvelles. La semaine suivante, mon grand-papa est décédé. Disons que j’avais beaucoup de choses à digérer en même temps. Et tout ce dont j’avais envie, c’était qu’il me prenne dans ses bras. Juste ça, rien d’autre. Il m’a écrit pour me dire qu’il était désolé pour mon grand-père. Gentil de sa part, mais il restait beaucoup de peine dans mon petit coeur… Le fait qu’il m’ait écrit ne changeait rien. Il était quand même perdu. Lui aussi.
C’est difficile de prendre la décision de casser quelque chose de merveilleux. D’accepter que l’autre fait désormais partie du passé. Mais le plus difficile, c’est de le voir devenir peu à peu un étranger. Comme s’il n’avait jamais été un des personnages principaux de votre histoire. Comme s’il n’avait jamais existé.
Je ne sais pas s’il a finalement acheté un vélo ou s’il a reçu de bons commentaires pour sa définition de projet pour son doctorat. Je n’aurai jamais eu mon gâteau Red velvet. Et que dire du nombre de memes que je me suis retenue de lui envoyer. Il ne m’aura pas non plus félicité pour mon diplôme ou demandé si j’avais finalement terminé mon cours à distance. Il ne me demandera plus comment a été ma partie de soccer.
Des banalités vous me direz. Mais pas pour moi. Ces « banalités » faisaient partie de mon quotidien.
Aujourd’hui, ça fait un bon moment que je ne l’ai pas vu et que je ne lui ai pas parlé. Étonnamment, ça ne me dérange pas. Je crois que je suis détachée. Je ne lui en veux plus. Du moins, plus vraiment. Je ne vous mentirai pas, ça m’arrive des fois d’avoir des petites minis pensées pour lui. Mais qui n’en a pas ?
Tout ça pour dire que, c’est cliché, mais c’est vrai que le temps arrange les choses. La vie continue et moi, j’avance.
Couverture : Yoann Boyer